dimanche 10 janvier 2010

"Sur les ailes du temps, la tristesse s'envole."


C'est l'histoire de cette eau sous le pont... Tout le monde la connaît. Tout le monde l'a dite au moins une fois: "Laisse couler l'eau sous le pont..."De quelle rivière s'agit-il au juste et de quel pont est-il question, n'enculons pas les mouches, me direz-vous. Ce ne sont que de sages paroles, sans plus, venues du plus profond de notre mémoire collective qui se sont transformées en une vérité, en un conseil prodigué à tous vents par toutes ces personnes qui veulent --maladroitement-- votre bien et qui pavent, malgré leurs bonnes intentions, la voie vers le pandémonium des amours déchues.
Je sais que vous tentez de badigeonner mon coeur en loques de baumes au parfum de caramel collant. C'est sucré, c'est crémeux, mais aussi, ça donne la nausée, surtout lorsqu'il est étendu à la truelle par toutes ces personnes bienveillantes. Merci amies, parents, cousines, voisines, veaux, vaches, cochons, perruches...Sincèrement, sachez que je vous aime aussi, n'en doutez pas un instant.
Mais voilà qu'il est temps de mettre quelque chose au clair.

Aujourd'hui, je revendique le droit de vivre mon malheur, de me vautrer allègrement dans les méandres d'un pessimisme galopant qui m'incite à concrétiser des actes de pur masochisme (je n'irai pas jusqu'au cilice, je ne suis pas mystique à ce point,enfin, pas encore!). Je clame haut et fort le droit d'écouter en boucle les chansons qui me font penser à lui ( en l'occurence toutes les tounes de Postal Service, de Portishead et de The Cure), de regarder des photos de lui en sanglotant sempiternellement et en lui posant LA question à 1 million de dollars à laquelle il n'y a pas de réponse: "POUQUOI NE M'AIMES-TU PAS, VIARGE?" et ce, sans culpabiliser, sans aucune tentative de raisonnement ou de rationalisation. Je me donne aussi le feu vert d'avoir des idées noires, de me dire que ma vie sentimentale est vouée à l'échec, de faire le pacte absurde de plus jamais aimer personne d'autre que LUI. Ce discours empreint de pathétisme aigu vous fait sourire? Mais que se passe-t-il avec toi,M.?
Je veux être claire. Chaque chose en son temps... Et le temps de maintenant vous fait dire ceci: " Ne vous égarez pas à tenter d'atténuer ma peine! NON, je n'ai aucune espèce d'envie d'en retrouver dix autres, surtout si ce ne sont pas ses dix clones, je n'ai pas envie de me faire dire qu'il n'était pas le bon et que je serai plus heureuse ainsi...gnignignagna...(J'ai présentement les doigts dans les oreilles et je grimace)." Pourquoi??? PARCE-QUE!

Je l'aimais.
Non, il n'était pas parfait et je crains bien ne jamais pouvoir un jour trouver quelqu'un qui pourra lancer cette foutue première pierre...
Je l'aimais.
Non, il ne me rendait pas parfaitement heureuse, je vous l'accorde. Mais que celui qui jouit d'un bonheur permanent se lève...et je serai la première à le lapider de jalousie!
Je l'aimais.
Je l'aime encore.

Je sais que le temps arrangera les choses, mais ce temps n'est pas encore là. Il fait partie d'un futur probable, d'une équation encore inachevée. Le temps prend son temps. Et entretemps, les secondes sont longues pour celui qui a mal, surtout lorsqu'il choisit de vivre l'instant présent. Du premier au dernier sanglot, combien de temps s'écoulera-t-il? Et surtout, comment s'égrainera-t-il? Je l'ignore et c'est la beauté de la chose. Je préfère avoir mal maintenant, me torturer, me faire violence. Je ne lutte pas contre la souffrance. Je la laisse m'envahir, pour un jour enfin capituler et que la tristesse puisse s'envoler.

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