samedi 9 janvier 2010

Aujourd'hui, un enfant est né...


Oui, un enfant est né.


"Dans les grandes eaux de ma mère,
Je suis né en hiver
Une nuit de janvier.
Des mois avant,
En plein printemps,
Il y a eu
Un feu d'artifice entre mes parents.
C'était le soleil de la vie
Et moi déjà j'étais dedans (...)"


Jacques Prévert


Savoir que cet enfant est né me laisse transie de joie et d'amertume. d'une part, cet évènement me rappelle l'accouchement de ma fille: ces premiers moments passés avec elle, à la découvrir, à la connaître enfin après 9 mois de couvaison. Je peux encore et toujours palper cette euphorie si vivante et viscérale qui m'a consacrée mère. Je ne peux donc que bénir du tréfonds de mon coeur ce nouveau-né, lui souhaiter la plus belle des bienvenues dans ce bas monde et souhaiter que ses parents connaissent ces jours heureux qui ont fait de moi une mère aimante et comblée. Benoîtement, tel un feu de Bengale, la joie perd quand même son étincelle puisque d'autre part, la naissance du cousin de ma fille vient aussi rouvrir la tombe de cet amour fraîchement assassiné et de toutes ces utopies qui l'ont suivi dans cette hécatombe annoncée...Je suis une échaudée de l'amour...En effet, celui que j'aimais, celui qui disait m'aimer, celui avec qui j'ai engendré la plus belle créature du monde, celui en qui j'ai fallacieusement cru a pris la décision, l'ultime décision de me quitter. La naissance d'aujourd'hui me rappelle donc que le rêve de donner un jour un frère ou un soeur à ma fille est bel et bien mort et que la famille nucléaire dans laquelle sera élevé cet enfant ne sera pas l'apanage de ma progéniture. C'est une dure journée...


Depuis novembre, mon coeur, mon petit coeur a volé en éclats. "Le coeur est un muscle involontaire". L'inexorable battement de cet organe caverneux n'a pas comme unique fonction d'oxygéner le corps: il habrite symboliquement ce sentiment inexplicable qu'est l'amour. Le coeur est donc un muscle involontaire parce qu'on ne peut le supplier d''aimer, ni l'obliger à arrêter de le faire. Faute de duct-tape pour recoller les morceaux, j'ai décidé d'écrire ce blog afin de matérialiser mon deuil amoureux et de dire avec plus de mots et moins de larmes l'étendue de mon désarroi...et de ma résilience...Cette première missive constitue la mise en marche d'un chemin de croix, d'une procession intérieure qui me mènera ultimement-- je le souhaite-- vers une nouvelle communion avec le bonheur.


Je dis donc: "Ha! Ha!" à l'amour avec tout le sarcasme d'un coeur qui aime encore involontairement celui qui l'a blessé...Bonne lecture!







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