J’ai toujours trouvé les haïkus
twits, si vous me prêtez l’expression. Loin de moi l’idée de froisser les haïjins de ce monde…Restez zen, mes amis de la poésie! En fait, j’ai toujours trouvé cela insignifiant : la petitesse de la place laissée à l’expression des émotions, les vers non rimés, le détachement du haïjin envers son sujet, l’impossibilité de colorer le sens par des figures de style bien sculptées…Personnellement, je trouvais que l’alexandrin avait beaucoup plus à dire et à faire sentir tout en se rapprochant dangereusement du génie. Je n’aimais pas les haïkus, donc, jusqu’à ce que je conçoive leur potentiel thérapeutique. J’avais déjà feuilleté plusieurs livres traitant de la poésie-thérapie, mais jamais je n’avais vu d’ouvrage qui traitait des bienfaits de cet art nippon. Encouragée par ma psy et par mes lectures à prendre une certaine distance face aux expériences –pénibles—des dernières semaines, je trouvais que les haïkus cadraient parfaitement pour concrétiser mon POWER OF NOW et laisser un peu de côté ma logorrhée habituellement en tentant d’exprimer mes sentiments dans l’évanescence de ces petites rimettes.
Voilà ce que cela a donné :)
Bonne lecture!
Gastro et dégeulitudesAu fond de la couche de bébé
S’est déposé
Un lac mordoré
Presque toune de Mario PelchatQue tombe la neige
Dans mes yeux mouillés
Lacs salés et amers
SomnifèreSCombien de pilules avalées
Pour avaler
Cet amour déchu ?
Romans
Lire des histoires
Qui ne sont pas miennes
Mais qui me hantent et m’appartiennent
LhasaPetite étoile
Tombée du ciel en mon sein
Pour illuminer ma vie
Classe33 têtes brûlées
Assises à me regarder
À savoir ce à quoi rime Molière
ÉgoïsmeMontagne népalaise lointaine
Amour rocheux
D’un alpiniste ingrat
TachycardieQuand j’entends sa voix
Même dans le fond du cornet
Malade d’amour je suis
Regret de ne pas avoir joui la dernière fois où j’ai fait l’amourMéchants sont mes souvenirs
de me rappeler
Que ce qui fut fut trop bref
AilleursSi je fuis
C’est pour un meilleur ailleurs
Qui à son tour me fuit
CauchemarMon enfant qui crie
Dans un incendie de bruits
Qui brûle sa famille
NO CARBS ADDICTFini le pain, finies les pâtes
Fini le vin, Finie la hâte
de manger le sucre quotidien
Tes vers se couchent
RépondreSupprimerSur un divan au velours
Tissé de rires et de larmes
Jeanne