samedi 16 janvier 2010

HAÏJIN D'UN SOIR...



J’ai toujours trouvé les haïkus twits, si vous me prêtez l’expression. Loin de moi l’idée de froisser les haïjins de ce monde…Restez zen, mes amis de la poésie! En fait, j’ai toujours trouvé cela insignifiant : la petitesse de la place laissée à l’expression des émotions, les vers non rimés, le détachement du haïjin envers son sujet, l’impossibilité de colorer le sens par des figures de style bien sculptées…Personnellement, je trouvais que l’alexandrin avait beaucoup plus à dire et à faire sentir tout en se rapprochant dangereusement du génie. Je n’aimais pas les haïkus, donc, jusqu’à ce que je conçoive leur potentiel thérapeutique. J’avais déjà feuilleté plusieurs livres traitant de la poésie-thérapie, mais jamais je n’avais vu d’ouvrage qui traitait des bienfaits de cet art nippon. Encouragée par ma psy et par mes lectures à prendre une certaine distance face aux expériences –pénibles—des dernières semaines, je trouvais que les haïkus cadraient parfaitement pour concrétiser mon POWER OF NOW et laisser un peu de côté ma logorrhée habituellement en tentant d’exprimer mes sentiments dans l’évanescence de ces petites rimettes.

Voilà ce que cela a donné :)

Bonne lecture!

Gastro et dégeulitudes

Au fond de la couche de bébé
S’est déposé
Un lac mordoré

Presque toune de Mario Pelchat

Que tombe la neige
Dans mes yeux mouillés
Lacs salés et amers


SomnifèreS

Combien de pilules avalées
Pour avaler
Cet amour déchu ?


Romans

Lire des histoires
Qui ne sont pas miennes
Mais qui me hantent et m’appartiennent


Lhasa

Petite étoile
Tombée du ciel en mon sein
Pour illuminer ma vie

Classe

33 têtes brûlées
Assises à me regarder
À savoir ce à quoi rime Molière


Égoïsme

Montagne népalaise lointaine
Amour rocheux
D’un alpiniste ingrat


Tachycardie

Quand j’entends sa voix
Même dans le fond du cornet
Malade d’amour je suis

Regret de ne pas avoir joui la dernière fois où j’ai fait l’amour

Méchants sont mes souvenirs
de me rappeler
Que ce qui fut fut trop bref


Ailleurs

Si je fuis
C’est pour un meilleur ailleurs
Qui à son tour me fuit

Cauchemar

Mon enfant qui crie
Dans un incendie de bruits
Qui brûle sa famille


NO CARBS ADDICT

Fini le pain, finies les pâtes
Fini le vin, Finie la hâte
de manger le sucre quotidien

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